Travailler sans relâche au point de mettre sa vie personnelle entre parenthèse, s’épuiser à la tâche, puis perdre pied et un jour s’épuiser. Tous les milieux professionnels sont concernés par le phénomène du burn-out. Quels sont les signes qui doivent alerter ? Peut-on prévenir le burn-out ? Quelles sont les solutions pour en sortir ? Il est important de savoir identifier les signes avant-coureurs pour être capable de dire « STOP » à temps avant que le travail devienne source d’épuisement et de souffrance.
Qu’est-ce que le burn-out ?
Le mot « burn-out » signifie « se consommer », « brûler » jusqu’au bout. C’est un épuisement des ressources personnelles, on parle de burn-out quand il est question de « charge mentale excessive ». C’est la phase finale qui fait suite à une longue période où la personne est soumise à un stress chronique. La personne n’arrive plus à récupérer et ce, pendant 6 mois ou plus, l’amenant à un épuisement physique et émotionnel : « tout craque ».
Le burn-out s’installe de façon progressive, c’est un processus qui suit plusieurs phases : l’hyperactivité (sentiment de toute puissance avec un sacrifice de la sphère privée), la frénésie (travailler sans relâche sans plaisir), l’effondrement ( ne plus savoir se relever), ayant pour conséquences la mise en arrêt de travail et l’hypersomnie (le fait d’avoir besoin de dormir pour récupérer).
Le burn-out ou le syndrome d’épuisement professionnel résulte d’un déséquilibre entre ce qu’on attend de nous et les ressources dont la personne dispose pour y répondre. C’est un système d’équilibre qui est mis à mal et qui implique de l’usure tel qu’un sentiment d’injustice, de surcharge au travail, le manque de reconnaissance et un manque de ressources nécessaires pour retrouver de l’énergie (ex : une bonne relation avec les collègues, trouver du sens à son travail ou encore avoir un équilibre vie professionnelle / vie privée.)
Quels sont les symptômes du burn-out ?
Il est indispensable d’identifier les symptômes au plus tôt pour pouvoir agir au mieux, le plus rapidement possible.
Quels sont les premiers signes ?
- Le sentiment de ne plus pouvoir faire face, d’être dépassé par une situation alors qu’on a déjà essayé pleins de solutions pour y répondre
- Diminution de l’estime de soi : Douter de soi alors qu’avant je ne doutais pas.
- Présence d’une fatigue sévère avec des difficultés d’endormissement, avoir du mal à se lever le matin, à se coucher. Cette fatigue est présente toute la journée.
- Etre très anxieux « avoir comme une boule présente, de plus en plus fréquente ». Toutes les situations deviennent anxiogènes.
- Une plus grande irritabilité : l’entourage a du mal à reconnaitre la personne et ne sait plus trop comment l’aborder.
- Un retrait social : la personne sort de moins en moins, n’a pas envie de voir des amis ou la famille ou de faire du sport. Elle adopte une posture de retranchement avec le sentiment qu’il y a une limite entre soi et l’autre.
- L’apparition de troubles somatiques ou troubles du corps. Les symptômes physiques sont : les signes cérébraux avec des sautes d’humeur, des colères, des maux de tête, de l’anxiété, des crises de panique. Les symptômes cutanés : eczéma, psoriasis, zona. Les symptômes mécaniques : courbatures, tensions. Les symptômes cardiaques : tension artérielle élevée, les symptômes gastriques, les troubles orl. Les symptômes sexuels avec une baisse de la libido car le corps utilise l’énergie pour faire tenir au travail.
L’organisme ne parvient plus à mettre en place des mécanismes de défense pour se « sauvegarder ». Ce processus varie selon chaque individu, il peut mettre se mettre en place durant 1 à 5 ans, selon la capacité de chacun à encaisser le stress. Face au stress, chaque personne possède sa propre capacité d’adaptation, cela dépend de l’éducation et des situations auxquelles on a du faire face durant son enfance.
Qu’est-ce qui doit alerter ?
Lorsque vous êtes dans le syndrome d’épuisement, vous n’avez plus la capacité à un moment donné de voir ce qu’il se passe car vous allez être totalement submergé, endiguant vos capacités d’élaboration et de raisonnement logique. Ce sont ainsi vos proches qui vont vous alerter sur votre épuisement émotionnel. Il y a une forme de dépersonnalisation qui se met en place, vous prenez de la distance affective avec l’ensemble des personnes qui vous entourent. En parallèle, vous commencer à vous auto-évaluer de manière négative, à douter de vos compétences, vous avez du mal à trouver le sens même de votre activité, mais vous continuez à travailler de plus en plus avec une forme d’hyperactivité qui se met en place, sans que ce soit efficace. Enfin, vous avez du mal à prendre de la distance sur la situation et à décrocher du travail même le weekend.
Le burn-out a tendance à venir s’installer de manière insidieuse chez une personne qui est très active au niveau professionnel, investie émotionnellement, passionnée et attentive aux qualités relationnelles. C’est une personne qui va s’épuiser physiquement et mentalement pour essayer d’atteindre ses objectifs, qui sont quasiment irréalisables. L’épanouissement professionnel est inhérent pour la personne sujette au burn-out. Elle donne énormément d’énergie au travail sans mettre suffisamment de limites.
Comment se fait la bascule ?
La personne n’a plus assez de ressources pour faire face aux agressions, les capacités d’adaptation sont épuisées. La personne a tout essayé et a tout mis en place.
Il faut en parler quand vous commencez à changer, si l’entourage ne vous reconnait plus car vous êtes irritable, que vous buvez ou fumez plus que d’habitude, si vous adoptez des comportements à risques (consommation de drogue). Il faut rapidement consulter car, sur la route du burn-out, on a tendance à être dans le déni, à penser que tout va s’arranger alors que tout est en train de se désagréger. Il est peut-être encore temps d’appuyer sur « pause ». Il est important de penser à lever le pied dès les premiers signes d’épuisement.
Quels sont les leviers du burn-out ?
Le burn-out est une syndrome d’épuisement extrêmement sévère dont la personne ne pourra se sortir seule. Cela nécessite un accompagnement psychologique. Le chemin à parcourir peut être plus ou moins long, selon les personnes et la situation.
Si vous ressentez les 1ers signes d’un burn-out, n’hésitez pas à aller consulter un médecin généraliste qui posera un diagnostique et / ou un psychologue afin de bénéficier d’un accompagnement psychologique.
Pour mieux le traiter, qu’est ce que je dois faire ?
Il faut agir selon un processus en 4 étapes, si vous les respectez, vous pourrez sortir efficacement du burn-out , que vous soyez aux portes ou déjà dedans :
- Prendre soin de vous physiquement : accepter un arrêt de travail pour se remettre en santé, mieux dormir, mieux s’alimenter pour une rééquilibration du corps.
- Vous soigner psychiquement : prendre soin de vos émotions, soigner l’affectif. La fatigue psychique est à traiter en parallèle de la fatigue physique. Une des premières choses à faire est peut être se faire accompagner psychologiquement pour avoir une bonne santé mentale.
- Comprendre les sources de déclenchement : pourquoi et comment en êtes-vous arriver là? Prenez un peu de recul sur la situation pour comprendre les sources internes ou externes à l’origine du burn-out. Sources externes = sources propres au travail, surcharge, manque de sens, exigences contradictoires, pression, stress prolongé.
- Mettre en lumière les sources internes est le 4ème point , c’est-à-dire mettre à jour sa façon de penser, d’agir, éclaircir vos priorités de vie qui vont vous permettre de sortir du risque ou du burn-out en lui-même, s’il est déjà installé. Apprendre à fonctionner autrement pour éviter le risque de rechute et prendre de nouvelles habitudes. Il sera nécessaire d’être bien entouré par ses proches qui jouent un rôle de « mur porteur » fondamental.
Il sera nécessaire d’adopter de « bons comportements » au travail pour votre équilibre de santé psychique et physique. Lorsque le travail prend une part trop important dans sa vie, prenez conscience que vous êtes en train de sacrifier une part familiale, sociale et que vous mettez votre santé entre parenthèse. On dit qu’il y a nécessairement une force qui pousse la personne à le faire, cette « énergie peut venir répondre aux besoins profonds et fondamentaux comme le besoin important de se sentir reconnu, apprécier ou aimer, ou encore de se prouver quelque chose à soi-même. Il sera impératif de mettre en lumière ce qui vous a amené vers le chemin du burn-out, et ce, sans culpabilité, honte ou jugement.